Le conseil est sollicité pour écouter, analyser, évaluer, prescrire.
Il répond, en quelque sorte, à la question « Que doit-on – et comment – faire ? ». Sa prescription est un chemin, un choix privilégié parmi plusieurs, dont il encadrera ou supervisera la mise en œuvre, pour preuve de sa conviction et accessoirement pour le gain de quelques honoraires supplémentaires.
L’expérience m’amène à penser
- Que le chemin choisi est un des chemins possibles. « Un des chemins » seulement..
- Que d’autres existent pour un résultat identique et sans plus d’effets pervers.
- Que le succès constaté a posteriori ne révèle que la conviction de ceux qui ont choisi ce chemin.
L’accompagnement consiste à refuser le paradigme collectivement accepté, et s’appuie sur des hypothèses particulières
- Le décideur (peut/doit) décide(r).
- Mais, la vocation du « chef » étant de « décider », il considère trop souvent que plus il décide plus il est un bon « chef »… Tout au plus arbitre-t-il …
- La plupart des décisions qu’il envisage sont bonnes, et interchangeables.
- Celle qui donnera les meilleurs résultats est généralement celle à laquelle il croit le plus.
- Sa conviction est le meilleur garant d’une bonne mise en œuvre et d’une totale adhésion des populations concernées.
En revanche, la solitude et le temps restent ses pires ennemis. Partager ses doutes avec un collaborateur (ou plusieurs) n’est pas toujours envisageable. Il réfléchit donc seul, arbitre seul, n’est pas « challengé », veut aller vite, et peut être victime d’une pensée « réflexe », pour une décision « bâclée ».
Accompagner, c’est donc aider le décideur à se forger une conviction solide, le protéger de ses biais cognitifs intimes, par le truchement d’une déclinaison contemporaine du dialogue socratique.
Elargir le cadre de réflexion, se faire l’avocat de l’ange autant que celui du diable, remettre en cause les réflexes de la pensée, évaluer la pertinence de la question d’origine, la reformuler, identifier les succès d’autres expériences, bousculer les enseignements reçus, modifier focale et angle de vue, etc.
Le décideur, in fine, décide. Il est convaincu. Il est convaincant. Il mobilise, organise la en œuvre, assume l’ échec et partage l’éventuel succès.