L’imagination n’est malheureusement pas la denrée la plus recherchée aujourd’hui par les entreprises. Dommage !
On lui préfère la raison… Ou plus exactement ce que l’on croit être la raison. Voilà peut-être l’explication essentielle à la disparition toujours plus rapide de nos entreprises.
Bien sûr
- il faut s’adapter, être toujours plus agile, anticiper des transformations accélérées.
- le « go-to-market » model est contesté plus souvent et plus vite que jamais par de nouvelles habitudes de consommation, de nouvelles attentes, de nouvelles technologies.
- les pépites d’aujourd’hui ne sont plus certaines de pouvoir profiter d’un avenir à leur avantage.
Et généralement, la séquence est la suivante :
- L’entreprise avait trouvé la bonne martingale : CA et marge en augmentation, elle poursuit son bonhomme de chemin et surfe sur la vague de son succès.
- Puis, elle est rattrapée par les exigences et les mutations toujours plus rapides de son marché.
- Les marges s’amenuisent et les nouveaux acteurs (nouvelles offres) menacent.
- Elle repeint la girafe, multiplie les promos, les promesses, les déclinaisons.
- Rien n’y fait.. Les marges et part de marché s’amenuisent encore et toujours.
- Alors, elle fait appel à la « raison »
Entre alors en scène la « raison », généralement déguisée en manager de transition, cost-contrôleur, ou autre coupeur de têtes.
Sa mission : adapter la structure de l’entreprise à ses recettes du jour (devenues modestes).
Son crédo (si bien partagée) : pouvoir faire mieux, avec moins de ressources.
Alors elle « fait le ménage », réduit masse salariale et le budget de R&D, déstocke à prix cassés, restaure l’apparence d’un équilibre retrouvé. L’entreprise retrouve l’illusion d’une bonne santé qu’attestent les chiffres en instantané. Puis c’est la mort. Le malade meurt, mais en bonne santé.
En effet, s’il est facile de compresser les coûts, ce choix ne s’avère payant qu’à l’horizon de quelques mois… Avant d’avoir à recommencer encore et encore…
Parfois, < trop rarement ? > un acteur innatendu devine le potentiel de l’entreprise, la rachète à bon compte, la ré-invente et la remet sur le chemin du succès.
Sa force : sa vision, son optimisme, sa capacité de projection.
Sa conviction : c’est en imaginant et en inventant le chiffre d’affaires de demain que l’on « réorganise » une entreprise. On adapte ensuite les coûts au projet et non l’inverse.
Son carburant : l’imagination.
Si demain votre entreprise s’essouffle, avant d’appeler les fossoyeurs déguisés en experts, écoutez les rêveurs.