Les calculs savants de ROI effectués en leur temps ont convaincu les décideurs de s’engager de toutes leurs forces dans quelques fameuses et mémorables aventures telles que Le Concorde, le Minitel ou encore, plus près de nous, l’EPR…. My god !
Evacuons tout de suite le faux débat : un calcul de ROI permet bien d’arbitrer lorsqu’il s’agit de choisir la « meilleure » parmi deux opportunités techniques, deux hypothèses d’équipement, deux modalités de financement, etc… Les règles du jeu y sont connues, l’avenir y est certain et même (souvent) défini contractuellement.
Il s’agit alors d’opérer un arbitrage tactique… A la portée de chacun, et miel des experts de tout poil, que je laisse à leur suffisance.
La décision stratégique s’inscrit dans une autre dimension : celle de l’inconnu, du non quantifiable, du non descriptible… Bref elle s’inscrit dans « l’avenir » ! Ici, la décision relève de votre intime conviction, de votre rapport au risque, de votre capacité d’anticipation, de conviction et de mobilisation.
Ici encore, le biais cognitif règne en maître, qu’il s’agisse du biais d’ancrage, de confirmation, d’aversion, … J’en passe et des meilleurs… Ils se comptent par centaines.
Organiser un « calcul de ROI » pour nourrir ce type de décision implique de définir et quantifier un avenir totalement inconnu (sic !), de valider des hypothèses totalement gratuites (re-sic !).
Son résultat sera bon si vous le décidez.
Il sera le reflet de l’avenir que vous voulez vivre pour que votre décision soit la bonne.
Par exemple, il vous prouvera la pertinence de l’ouverture d’un restaurant à la veille de la COVID, ou d’un village de vacances au bord de la mer de Crimée dans la semaine qui précède la guerre en Ukraine.
Voilà pourquoi je vous propose une alternative : la boule cristal.
Le moment sera plus sympathique et vous évitera la fastidieuse et inutile discipline du chiffrage et de la pondération de vos hypothèses tout aussi farfelues que rassurantes.